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L'internat en général...
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3 octobre 2008

Le plaisir des Dieux

    Hier soir se déroulait une soirée d'accueil des futurs internes de Paris par le syndicat du même nom.
Après une forte publicité pour recruter de nouveaux adhérents, nous avons pu rencontrer les coordonnateurs de chaque spécialité. Cela faisait un beau paquet de monde !
Beaucoup de brouhaha pour tenter d'ouïr quelques bribes dudit coordonnateur...

    Ce qui m'a le plus marqué, c'est l'intervention d'une jeune femme venue présenter l'association "le Plaisir des Dieux". En quelques mots : sauver les salles de garde !

    Voyons un peu le règlement des salles de garde :

Toi qui entres ici, soumets-toi ou fuis et ne reviens jamais.
Jamais de ta bouche un terme médical ne sortira et seul le cuisinier de ta vulgarité jugera.
Toujours soigneusement tes instruments tu cacheras.
En salle de garde, toujours en blouse tu viendras.
D'une tape amicale, tes collègues tu salueras.
Toujours près du dernier assis ton cul tu poseras, ainsi jamais place vide tu ne laisseras.
La place de l'économe toujours tu respecteras.
Nulle autre langue que bon françois ou latin de cuisine tu ne parleras.
Toujours le quinconce tu respecteras.
Jamais avant le café tu ne te lèveras.
Ton externe avant trois coups sonnés le téléphone devra décrocher.
Quant à toi, ton portable silencieux tu garderas.
Jamais triste ou sérieux en salle de garde tu ne resteras.
A la gent féminine une attention particulière tu porteras.
Performance, fait heureux, répartie insidieuse, arrivée d'un collègue apprécié tu salueras.
Alors ton couteau sur l'assiette tu frotteras, sur le mur l'évènement relateras.
Tandis que l'économe une battue proposera.
Pour marquer ta joie jamais tu n'applaudiras.
Invitée exceptionnelle à l'économe tu présenteras et une bise devras.
Plébiscité par ses collègues qui prennent leurs responsabilités, l'économe a tous les droits.
En cas de litige ou si l'économe a tort, c'est l'économe qui a raison.
Ta cotisation avant le dix de chaque mois, à l'économe donneras.
Jamais avant l'économe tu ne te serviras.
Seulement à travers l'économe aux cuisiniers tu t'adresseras.
Toujours les taxables tu dénonceras, car toute délation fondée ou pas, grandement récompensée sera.
Jusqu'au café, le collègue bafouant les lois projeter tu pourras.
Ton invité des règles tu informeras car pour ses fautes c'est toi qui la taxe subiras.
Après une taxe, d'une immunité de cinq minutes tu jouiras.
A la demande générale, l'économe ses fesses montrera et l'économinette sa poitrine déploiera.
Une fois la semaine l'économe un repas améliorera.
Une fois au début du semestre et une fois à la fin du semestre l'économe un tonus (et un enterrement) organisera.
En général le talent et la gaieté susciter il devra.
Au bal tous les ans il contribuera.

L'économe qui ces lois ne maintiendra, le putsch risquera et par la suite toute sa vie bien mal bandera.

L'administré qui ces lois n'observera, la porte de salle de garde ne passera, et au café ou au self jamais ne se consolera.

    Et pour finir, une citation de Henri Mondor :

    "Les salles de garde laissent le souvenir d'un foyer intellectuel influent, où l'amour de la liberté, de l'indépendance, de la culture générale et de l'esprit critique entretiendrait de frémissantes célébrations. (...)
    Au premier appel dans l'hôpital, on voit l'interne, se reprenant aussitôt de la fantaisie de la turbulence, des aphorismes, de controverses, aller vers les malades. Même s'il était bruyamment péremptoire tout-à-l'heure parmi les autres, le voici soudain seul et soucieux..."

Voilà qui laisse songeur...

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