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L'internat en général...
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31 janvier 2009

C'est la famille...

    Une des choses difficiles à gérer à l'hôpital est incontestablement les accompagnants des patients. Je ne dois pas avoir suffisamment de bouteille pour savoir quel terme utiliser, ou comment les rassurer/renseigner... tout en paraissant crédible.
En même temps, aller dire à 2 soeurs que leur père est sur le point de mourir d'un choc septique, et les voir toutes les deux fondre en larmes... je les avais au bord des yeux, moi, les larmes, quand mon chef leur a parlé.
Je n'en suis pas encore capable...
Savoir utiliser les bons mots pour téléphoner au fils d'un patient à 1h du matin pour lui faire comprendre que la pathologie de son père est sérieuse, et qu'il faudrait qu'il se bouge pour venir le voir rapidement.

    Ou alors, l'exemple le plus récent, est celui d'une gentille patiente démente et frontale de 84 ans qui est adressée pour déshydratation sévère (hypernatrémie à 171... chapeau, la maison de retraite !). Elle est accompagnée par sa fille et son gendre, qui doivent avoir la bonne cinquantaine.
Dès que j'entre dans le box, je me sens jugée. Ils me regardent tous les deux des pieds à la tête, et le regard de la fille se fixe sur ma blouse, à l'endroit où est inscrit "interne". Je me présente, elle me répond qu'elle a vu qui j'étais.
Alors déjà, le peu de confiance en moi que j'ai réussi à accumuler durant ces 3 premiers mois s'envole aussi sec.
Et là, je me mets à leur place. J'imagine ma grand-mère dans ce brancard, accompagnée de mes parents. Et une jeune interne qui débarque... Forcément, on se doute qu'elle va faire de son mieux, mais que ce ne sera peut-être pas suffisant.

    J'essaie de sauver les apparences, j'examine tranquillement ma petite mamie qui est mignonne comme tout. Elle rigole dès que je souris !
La fille est restée pendant l'examen, et ne cesse de me parler ou de me poser des questions. Je tente de me persuader que c'est moi le docteur, et c'est à moi de gérer mon interrogatoire et mon examen clinique. Certes, j'ai besoin des précieuses informations de la fille étant donné que la patiente est ininterrogeable, mais c'est moi qui mène le jeu. Non mais.
Je prends mon air sérieux, je suis un roc à l'extérieur, je sais très bien ce que je dis... tandis qu'à l'intérieur, je tremble comme une feuille parce qu'elle arrive toujours à m'impressionner avec son regard pénétrant et rabaissant.

    Je leur explique la conduite à tenir, le processus lent de réhydratation qu'il va falloir débuter... tout en insistant bien sur la physiologie, en me disant qu'ils ne sont pas médecins, et que forcément, ils vont acquiescer...

    Ce qui m'amène à parler des accompagnants médecins. La barbe ! Ce sont probablement les pires. En me mettant encore à leur place, je sais à quel point je peux être collante.
Je me sens comme chez moi dans un hôpital, donc aucun problème pour aller dans le poste de soins demander des informations sur le membre de ma famille qui est hospitalisé. Limite je prendrais le dossier médical sans rien dire à personne !
Et les patients-médecins... aïe aïe aïe ! Ils sont sympa tout de même, ils me regardent avec bienveillance, se rappelant de leurs propres débuts. Une de mes patientes en traumato était médecin, et j'ai dû suturer la plaie qu'elle s'était faite à la main... oups ! Je n'avais pas fait de suture depuis 3 ans, et je sentais au fur et à mesure de mes points qu'elle se décomposait un peu.

    Heureusement que mes gentils chefs sont toujours là pour m'épauler et aller parler avec moi (ou sans moi d'ailleurs) aux familles.
Le temps que je me forge ma propre expérience... même si ce sont toujours des moments difficiles à appréhender.

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Commentaires
M
docmarie je vois dans tes écrits que je ne suis pas la seule ....<br /> j'ai très peu de confiance en moi et 4 è semestre!!! et pourtant mes stages ont tous été très enrichissants et les chefs très sympas et rassurants++++ quelques part tu progresses à une vitesse folle sans que tu t'en rends compte véritablement!! que veux-tu faire de la ville? ou autre chose?
V
Oh oui les accompagnants médecins! oh oui les patients médecins!<br /> Mais à la manière dont tu racontes tout ça, on sent que tu commences à "gérer"! Alala, trop forte l'interne!<br /> <br /> De mon côté, à l'hôpital, je me fais toute petite. Comme cette fois où je n'ai pas abusé de mon statut d'externe pour gruger la queue même si à mon tour j'ai eu droit à un "mais fallait le dire que vous êtes externe!!".<br /> J'essaie de faire comme n'importe quelle patiente, mais arrive toujours ce "vous faites quoi dans la vie?, "étudiante" "en quoi?" "médecine".<br /> Et là, je vois bien que le ton change avec moi...<br /> "aaaaaah, une future consoeur, consult gratuit"(merci mon ophtalmo ^^)<br /> pour ma tendinite du fascia lata "je ne vais pas te faire une infiltration, c'est pour les clients ça!"<br /> <br /> bises
T
oulalalala vi les familles, en gériatrie comme en pédiatrie (aux urgences), c'était pas facile ! quand on a le statut d'externe, on se dit que c'est normal, mais quand on est interne, se sentir mal considérée doit être assez pénible ! mais je sais que tu es la meilleure, ça va venir, tu vas les impressionner :p
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